Biographie
Ouri est une productrice électro, DJ et multi-instrumentiste. Ses formations au piano, à la harpe et au violoncelle ont essentiellement influencé l’éclectisme de ses mélodies et de ses beats. Originaire de l’Amérique du Sud via la France, l’artiste étudie et produit présentement de la musique électronique à Montréal.
Ayant grandi en France au sein d’une famille à la fois française et afro-caribéenne, Ouri fait très tôt la rencontre de la musique. À cinq ans, elle s’initie à la harpe et au piano pour finalement trouver, deux ans plus tard, l’instrument qui l’appelle vraiment: le violoncelle. De nature introvertie, celle qui, de son propre aveu, préfère partir en solo plutôt que de faire du surplace dans un bassin où elle se sent étrangère, décide, à l’âge de 16 ans, de s’envoler pour Montréal afin de compléter un baccalauréat en composition musicale.
C'est sur la scène rave montréalaise que son expression artistique commence à prendre forme, tandis qu’elle s’établit dans la communauté en tant que productrice, DJ et compositrice. En prêtant ses talents à diverses collaborations, elle forge son rapport à elle-même, et consolide également son goût croissant pour la transformation sonore, peu importe le genre musical ou le rôle qu’elle y joue.
En 2018, on l’invite à prendre part au spectacle montréalais MISM x Boiler Room, présenté par Ghosty (international) et Make it Rain Records (Canada), en marge de la sortie de son EP We Share Our Blood. On l’approche et lui demande de signer des remixes officiels pour, notamment, Tokimonsta. Sa notoriété grandissante lui permet d’assurer sur scène les premières parties de Jacques Greene, Yves Tumor & Kllo.
Évoluant au-delà de sa personnalité affirmée de DJ, elle sort de l’univers de la musique underground pour prendre une bouffée d’air frais. Elle noue ainsi, avec l'artiste folk Helena Deland, une collaboration marquante. Fusionnant au cœur d’une dimension qui leur est propre, suspendues dans l’espace et dans le temps, elles donnent ensemble vie au projet Hildegard.
À travers son premier album, Ouri s’affranchit du caractère soumis et froid qu’on attribue davantage à la musique ambiante pour enfin accroître sa présence et plonger dans son expérience personnelle.
Avec Frame of a Fauna, l’artiste explore la création complexe de formes. L'intangible apparaît malléable et l'invisible se chante désormais, alors que s’inspecte ici la structure du corps. Comment l'épreuve émotionnelle peut-elle marquer et à son tour déformer le squelette? Si les os sont le contenant qui résiste à l'épreuve de ce qui est contenu, que reste-t-il de l'événement? Et où vont ses restes? Elle note la façon dont le temps parvient à briser la cage thoracique, arracher les clavicules, ou encore former un poing avec les doigts.
Ouri s'appuie sur sa connaissance en matière de grandes musiques orchestrales pour créer sa propre signature, en ponctuant la dimension classique de sa genèse d'abrasions industrielles et de nuances électroniques. Les balades et l’usage d’échantillons de tambour contribuent à faire sortir ses mélodies de leur lit. La musicienne trouve sa place dans ce nouveau terrain hybride, tout en s’assurant d’étirer sa structure originelle pour se frayer un passage.
L'album s’ouvre dans une chambre à Londres, puis migre vers Berlin — où l’artiste a assisté à l'accouchement de sa sœur — et voit sa conclusion arriver un an plus tard après un voyage soudain au Brésil, pour dire un dernier adieu à sa mère.
Les cycle de la vie, de la mort et de la renaissance constante irradient d’ailleurs à travers la création de cet album, alors qu’Ouri explore ce qui se trouve à l'intérieur du cycle de la vie : le traumatisme, le contrôle et la vulnérabilité. Elle commence à l'extérieur et construit au fur et à mesure qu'elle s'élève vers l'intérieur, et c'est ainsi qu'elle transforme l'universel en un espace personnel, non pas pour ceux qui sont perdus, mais plutôt pour ceux qui demeurent en suspens.
Elle sculpte le chaos à l’aide de couches texturées, où s’imprime sa voix qui ne demande qu’à être entendue: «Hold on, hear it out and chase me», chante-t-elle.
Le son remplissant les pièces à ras bord, le violoncelle se juxtapose aux synthétiseurs, donnant ainsi lieu à un tout à la fois luxuriant et éthéré. La voix légère de l’artiste s’y glisse avec férocité. Elle trace à travers le son la voie vers sa sincérité. Et ce son, il s’écoute par deux fois — la première pour recevoir ce qu’elle veut exprimer, et la seconde, pour encaisser ce qu’elle veut ressentir. Il perçoit par moment un décalage entre les deux.
Ouri lance une invitation : celle du confort dans la lucidité, dans la sensualité hors de son aspect sexuel et dans la possibilité de communiquer ce qui s’avère, à ce jour, encore inconnu ou inconscient.
Elle remanie les paroles de la pièce «Ossature» lors d'une dernière révision afin d'ajouter au portrait existant la notion de l’espoir, et enregistre «GRIP» en un temps record dans un élan de chagrin en l'honneur de sa mère.
Soucieuse de ne pas se définir par les contours d'une structure fixe, mais d’engendrer son propre spectre sonore, Ouri nous montre au fil des tableaux qui composent Frame of a Fauna tout ce qu'elle peut faire, et tout ce qu'elle fera.
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